jeudi 16 février 2017




Observez le défilé des contrits qui se pâment, les plumeaux croulant sous le poids de leurs larmes en carton,, les cis-genres déconfits par leurs privilège , les fucking white males prêts à se déprendre immédiatement de leur scandaleuses prébendes morphogénétiques pour un peu de compassion congoïde, les étudiants en sarouels toujours prêts à échanger quelques heures de cours de socio contre un piquet de manif arrosé à la Valstar et aux mauvais slogans anti-flics, observez les professionnels de la compassion qui encadrent tout cela, car c’est maintenant un process éprouvé qui doit comporter tout ce qu’on attend de lui : le chapelet de micro-réactions, la litanie sous lithium des pleurnicheries masochistes, le narcissisme larvé qui sert de socle à tous ces slogans « Je suis » comme si l’empathie n’était possible qu’à travers un jeu de rôle infantile et auto-centré, le rejet de toute considération de lutte des classes contre une problématique parodique de domination blanche…
Maintenant observez en face les tenants de la réacosphère qui confondent une fois de plus une nécessaire dissidence et un trollage de bas étage, les chantres chauves de l’humour pour VRP, la gestation spontanée et stercoraire des « mêmes » sur les réseaux sociaux, qu’on s’échangera pour tuer le temps caillé des open spaces et des alcôves de placo chicoteux où la médiocrité se lampe à même le sol, observer l’océan de ces bouches torves et ricaneuses, malséantes, gênées et gênantes, frangées de « bons mots » pour mieux cacher la vacuité de leur morale désertée par l’altruisme.
Observer l’entièreté de la République Française littéralement au chevet d’un anus, décrivant dans les grandes largeurs (sic) l’étendu d’une fissure anale comme si, par le jeu d’une synecdoque colo-rectale, , la température d’un pays pouvait brusquement se prendre au diamètre d’un seul trou du cul.
Le trou du cul, on le sait, a pour lui de provoquer une assimilation automatique, c’est presque un puits gravitationnel qui attire à lui tous ceux, qui, par l’effet d’une sorte de prolapse ontologique, sont devenus eux-mêmes d’énormes trous du cul ouverts à tous les vents de la compromission et de l’opportunisme éhonté. Se définir par le séant est désormais usuel, on ne pourra donc en vouloir aux contempteurs de l’ordre moral de se ranger au pied des chars de la Gay Pride et des fisteurs en cuirs et clous présentés comme d’aimables bon-vivants aux hobbies somme toute badins.
Il ne s’agira pas pourtant ici de filer la métaphore : les faits sont cruels, glauques, et le défilé des alligators et des sponsors de tout cuir ne fait que poser une loupe déformante et abjecte sur ce trou du cul dont, personnellement, je n‘avais envie de ne rien savoir. Comme disait Baudrillard, « il y a une égale violence à prendre la défense des victimes, car la commisération est obscène. » La foule de ces pleureuses doit par conséquent grossir, mentalement, cet anus déjà prodigieusement dilaté. Il est probable qu’actuellement il ait pris dans la tête de l’adolescent des proportions déjà gigantesques, sorte de soleil bataillien du sacrifice qu’il sera dur de dépasser. Tout sa vie, ce garçon sera l’homme enfionné par la police, sacrifié pour l’exemple sur l’autel païen de la dalle d’Aulnay.
La vraie cruauté ne se trouve pas dans l’acte en soi mais bien dans cette curée à l’envers qui se produit, dans ce vampirisme des pleurnicheries et des endossements pathétiques de toute une frange d’histrioniques becqueteurs de faits divers.
On oublie surtout , d’un côté comme de l’autre, que le vraie conflit que ce sinistre fait divers souligne n’est pas qu’un conflit racial mais aussi une lutte des classes. Les flics sont des travailleurs sociaux qu’on envoie au casse pipe, avec une formation accélérée, dans des zones de non droit. On ne peut pas comprendre à moins d’y vivre à quel point la tension a pris des proportions irréversibles et a ensauvagé, animalisé sa population. Dans ces zones méta-urbaines créés à dessein par le Capital, la lutte des classes s’est cloudée sous une forme tératogène, travaillée en sous terrain par des problématiques post-coloniales et identitaires, certes, mais surtout générée par une pauvreté crasse et une absence d’horizon qui transforme tous ceux qui y vivent en animaux déjetés sur la grande rive de crasse du Monde-Vampire, dans les incubateurs à misère du parc immobilier pompidolien hideusement érigé aux portes de nos cités.
Flics comme racailles ne sont que des créatures-éprouvettes, des relapses modernes, ils endossent pour nous la guerre civile, pendant qu’on entretient notre cancer moral dans les bars à céréales. Ce trou du cul cache surtout tout un pan de faits divers que nos politiques et nos médias misérabilistes oublient savamment de relayer : les milliers de flics qui passent leurs journées les mains dans la crasse humaine, qui raclent sans fin les sédiments de la haine raciale, intoxiqués eux-mêmes peu à peu par le poison de ces âmes jamais nées, de ces populations aveuglées par le désespoir et la laideur pouacre des hochets qu’on leur tend en guise de symboles d’insertion. Les énarques et les bâfreurs en col blanc sont-ils allés rendre visite à la famille de cette femme-flic suicidée après avoir été violée par quatre banlieusards qui seront probablement relâchés dans quelques années pour avoir bien appris leurs sourates en prison ? Ce n’est pas un souci : le trou du cul de Théo avale tout, mélange tout. Un vrai composteur industriel. Ce qu’il faut à la France, en définitive, c’est une bonne poire à lavement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire