jeudi 23 mars 2017




Infecte Youtubisation du monde. Pour un peu de reconnaissance virtuelle, les gros bébés joufflus du web 2.0, les « digital natives » semblent avoir pris les rênes de la connaissance, et inondent les réseaux sociaux et les canaux multimédia avec leurs têtes huileuses de suceurs de tétines narcissiques, tout heureux de pouvoir ânonner leurs lapalissades à un parterre d’ignorants crasse appâtés par l’idée de se faire une culture à moindre frais.


Tout contents à l’idée de pouvoir mirer leurs gueules de puceaux congénitaux dans la flaque aporétique de leurs stupides petits « digest » Wikipedia, ils se valorisent, les bougres, ils jouent du sourcil et soulignent l’inanité de leurs minuscules egos dans des mises en scène vaudevillesques ou des exercices d’actor studio à faire rougir de honte un Ange de la Télé-Réalité.
L’urticaire de ces bloggueurs vidéos s’étend avec facilité et complaisance parce que personne ne voit d’inconvénient à ce que la culture Wik-expédiée, participative, soit relayée par ces têtes de cul imbues d’elles-mêmes, qui se filment pendant que chauffe encore la tarte au sureau préparée par Maman au rez de chaussée. Lorsqu’ils se dotent d’une conscience politique, c’est encore pire : l’impayable Conversano, aussi haïssable que les putes à clics en sarouels qu’il dénigre, et tous ces vloggueurs de la dissidence, une dissidence planquée derrière ses claviers qui mendie systématique l’obole qui leur permettra de monétiser les atermoiements de leurs fions contractés de stimuli auto-compassionnels.


Les critiques du dimanche ne sont pas en reste, comme l’infâme « Fossoyeur de Films » et sa gueule de mannequin pour Tex, complètement confit dans sa condescendance de cinéphile du pauvre, niveau pigiste pour Cinélive.
Sans parler des vulgarisateurs qui tentent de mettre à portée de caniche n’importe quel courant cryptique qui ne leur a rien demandé, et surtout pas d’être commenté et « décortiqué » par leurs petites bouches de Oui-Oui luisantes de suints méatiques. Le black metal, l’histoire de France, tout y passe, n’importe quel bac + 3 un peu imbu de sa personne se met à filmer sa gueule pétrie d’orgueil pour nous raconter en 30 minutes ce qu’on pourrait lire en 2.


C’est le syndrome de cette société moderne qui n’est plus capable que d’egos : faute de Mouvements, d’Histoire, elle met en boucle, en réseau, ces petits egos bouturés et bavards, elle dénerve la Culture de son sens et de sa Raison en la limitant au récit scolaire de ces premiers de la classe du «You Tube Game». Tout devient égal, acausal, sans relief, tout se ramollit dans ces micro-bouches tordues par l’auto-satisfaction. Il n’y a plus de maître, plus d’élèves, juste des tétards hydrocéphales, tritons de la grande fosse d'aisance digitale qui entretiennent sans fin, entre eux, l’illusion d’une commutation sociale, là où il n’y a désormais que l’entropie tragique d’une transparence totale de la connaissance, et d’une sujétion de l’information à l’informant.
Si la culture ne doit pas rester à l’usage de l’élite, elle ne doit certainement pas non plus être trainée dans le smegma égotique de ces grooms de la médiocrité.
En vous souhaitant une bonne soirée.

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